Bonsoir,
Compte tenu des contraintes associées à la crise sanitaire du Covid19, la continuité pédagogique suppose d’avoir recours à des solutions de visio conférences et de cours en ligne. Les éventuelles solutions choisies doivent relever des juridictions européennes.
Les solutions à privilégier sont avant tout les solutions sous maîtrise proposées par la DNE, les services académiques, le CNED, Renater et les DSI locales. Cependant, face à l’énorme demande certains utilisateurs ont recours à des solutions alternatives pour assurer cette continuité pédagogique.
Tant qu’on peut considérer raisonnablement que la solution choisie permet d’établir des visio-conférences ou des espaces d’échanges dans un environnement auquel on peut accorder une confiance relative, il est envisageable d’avoir recours à des solutions tierces pour échanger du contenu non protégé.
Cela exclut formellement tout contenu :
- sensible (tant au sens de l’instruction interministérielle n°901 sur les données sensibles, qu’au sens du Règlement général sur la protection des données),
- « diffusion restreinte »,
- relevant de la protection du patrimoine scientifique et technique et en particulier les « informations à régime restrictif »,
- relevant la protection du secret de la défense nationale.
Si l’on exclut ces contenus, qui ne peuvent qu’être traités qu’avec des solutions qualifiées au niveau requis par la sensibilité des informations, le recours à des solutions tierces pour assurer la continuité pédagogique doit clairement être encadré.
Il est en particulier inenvisageable d’avoir recours à des plateformes ou solutions dont la raison d’être est d’analyser le contenu échangé pour proposer des éléments adaptés au « goût de l’utilisateur ».
Cela risque clairement d’influencer l’enseignement, de proposer des contenus qui n’ont strictement rien à voir avec des postures scientifiques enseignées ou proposer du contenu commercial adapté spécifiquement aux besoins évoqués dans les échanges.
Le recours à l’intelligence artificielle dans l’enseignement fait l’objet d’études au comité d’éthique, il n’est pas envisageable d’avoir recours à des solutions d’intelligence artificielle sous contrôle de sociétés privées pour influencer l’enseignement.
À titre d’exemple la solution Discord propose des installations sur des serveurs locaux ou l’utilisation de serveurs tiers. Même si un établissement choisit d’installer localement un serveur pour cette solution, le modèle de cette solution semble s’intéresser de près au contenu pour en proposer d’autres en s’appuyant massivement sur du machine learning piloté par des data scientists (comme en témoignent les offres d’emploi proposées par la société).
Côté sécurité, nous vous proposons les vidéo suivantes :
Cordialement,
Jean-Luc LOTTI
FSSI Adjoint
Service de défense et de sécurité (SDS) du haut fonctionnaire de défense et de sécurité (HFDS) du MENJ-MESRI